📜 La trahison de la Loi — Bastiat, la Charte québécoise et l’imposture du droit positif
La Loi, disait Bastiat, doit protéger — pas opprimer. Au Québec, on proclame que les droits humains sont « intrinsèques »… puis on les suspend par décret. Bienvenue dans le royaume du droit trahi.
🔹 Bastiat : une plume pour la justice, un fouet pour la loi pervertie
En 1850, Frédéric Bastiat publie un petit chef-d’œuvre : La Loi.
Un pamphlet qui tient dans une poche, mais qui déchire les illusions avec une force de vérité rare.
Selon Bastiat, la loi juste est négative : elle protège.
Elle protège la vie, la liberté, la propriété.
Elle n’a pas pour mission d’éduquer, de niveler, de redistribuer ou de moraliser.
Dès que la loi est utilisée pour faire le bien par la force, elle cesse d’être juste et devient criminelle.
« La loi est pervertie ! Et la force avec elle. » – F. Bastiat
🔹 La perversion moderne : le détournement légal au nom du bien commun
Bastiat invente un terme fondamental : la spoliation légale.
C’est quand la loi devient l’instrument d’un groupe pour prendre à un autre — non plus par vol, mais avec le sceau de l’autorité.
La force publique n’est alors plus un rempart contre l’injustice, mais le bras armé de l’injustice elle-même.
Impôts, monopoles, redistribution, subventions : tout cela peut être légal, sans être légitime.
Et c’est là que Bastiat rejoint notre réalité québécoise moderne.
🔹 Une Charte noble en façade… ambigüe en substance
La Charte des droits et libertés de la personne du Québec (L.R.Q., c. C-12) commence par des formules séduisantes. Voici ce qu’on y lit :
« Que tout être humain possède des droits et libertés intrinsèques, destinés à assurer sa protection et son épanouissement. »
« Que les droits et libertés de la personne humaine sont inséparables des droits et libertés d’autrui et du bien-être général. »
« Qu’il y a lieu d’affirmer solennellement dans une Charte les libertés et droits fondamentaux afin que ceux-ci soient garantis par la volonté collective. »
🧠 Ces formulations méritent d’être déconstruites. Car elles ne disent pas ce que beaucoup croient qu’elles disent.
🔹 Intrinsèques ou fondamentaux ? La confusion entretenue
Il y a deux types de droits évoqués dans la Charte :
| Type de droit | Source | Nature | Risque |
|---|---|---|---|
| Droits intrinsèques | L’être humain lui-même | Inhérents, inaliénables, préétatiques | ❌ Aucun risque sur leur existence ; le risque vient de leur violation volontaire par les institutions |
| Droits fondamentaux | Affirmés dans la Charte | Codifiés, reconnus par l’État | ✅ Peuvent être suspendus, restreints, relativisés |
🎯 Et c’est ici qu’il faut être implacablement clair :
Les droits intrinsèques ne peuvent pas être ignorés dans leur existence.
Tu les possèdes par défaut.
Ils ne dépendent ni de la Charte, ni d’un vote, ni d’un décret.
Mais l’État, lui, choisit sciemment de faire comme s’ils n’existaient pas. Il ne les nie pas toujours formellement — il les bafoue dans les faits, par des lois coercitives, des obligations imposées, des décrets d’exception.
Et ce n’est pas un malentendu.
C’est un choix politique.
Une agression morale.
Une inversion complète du rôle même de la loi.
🔹 Ce que Bastiat aurait dit du droit québécois
Frédéric Bastiat aurait reconnu cette pirouette rhétorique en une seconde :
On commence par affirmer la dignité humaine, puis on l’englue dans le filet légal.
« Si la loi peut accorder ou retirer un droit, alors ce n’est pas un droit. C’est une permission. »
Et c’est exactement le cœur du problème au Québec :
Les droits affirmés sont toujours conditionnés : à la sécurité, au bien commun, à la volonté collective.
Ils sont protégés… jusqu’à ce qu’ils dérangent.
🔹 Le volontarisme : l’alternative à la loi pervertie
Le volontarisme ne demande pas que l’État protège ses droits.
Il affirme que ces droits existent avec ou sans l’État.
👉 Il rejette l’idée qu’une majorité puisse, par vote ou décret, violer la liberté d’un individu.
👉 Il refuse qu’une « loi » puisse être un masque pour l’injustice.
👉 Il reconnaît que la seule relation morale entre humains est volontaire, jamais imposée.
Bastiat n’a peut-être pas utilisé le mot volontarisme, mais il en a écrit le manifeste sans le savoir.
🔹 Sortir du piège de la légalité
Tant que nous continuerons à confondre légalité et légitimité, nous resterons prisonniers de lois qui disent nous protéger… tout en nous asservissant.
La Charte des droits promet beaucoup.
Mais seule la conscience individuelle, seule la non-agression, seule la volonté libre peut fonder une société juste.
Comme le disait Bastiat :
« Le bien ne peut naître de la contrainte. »
– Le Volontariste

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